Covid Safe Ticket - questionnement éthique

QU’EST-CE QUE LE COVID SAFE TICKET ?

Cet été, le Covid Safe Ticket nous permet d’organiser un vrai festival sans masque et sans distanciation en toute sécurité.

Il y a 4 façons de l’obtenir :

1. Avoir fait un test PCR avec un résultat négatif qui date de moins de 72h

2. Avoir fait un test antigénique en pharmacie avec un résultat négatif qui date de moins de 48h

3. Être complètement vacciné (2 doses + 2 semaines)

4. Avoir un certificat de guérison (+ de 10 jours et – de 6 mois)

Attention, nous n’organiserons pas de tests antigéniques rapides sur place. 

Plus d’informations sur la page pratique : Covid Safe Ticket.

Cet été, nous avons la possibilité d’organiser un vrai festival sans masque et sans distanciation, mais en passant par le « Covid Safe Ticket » pour garantir un festival safe. Notre équipe s’est interrogée sur la question éthique de ce Covid Safe Ticket et nous avons décidé d’organiser un Petit Esperanzah! malgré tout. Voici ce qui a motivé notre décision :

VIVRE UN ÉVÉNEMENT FORT

D’abord, réjouissons-nous ! C’est une réelle victoire. Après un an et demi de mesures sanitaires drastiques, de batailles pour rouvrir la culture et répartir le poids de la crise de manière équitable entre secteurs : nous pouvons organiser un évènement sans masque et sans distanciation sociale !

Nous voulons organiser ce petit Esperanzah! pour offrir une bouffée d’air, d’espoir et d’optimisme, tout en respectant les règles sanitaires en vigueur. Le Covid Safe Ticket est un moyen pour vivre un vrai festival, sans masque et sans distanciations : un petit Esperanzah! qui a tout de l’original mais en plus petit. Des concerts debout, des rencontres, des émotions fortes, des découvertes, des arts de la rue, des débats…

Cette dernière année a été extrêmement difficile pour tous·tes. Il y a d’une part la souffrance due à la maladie et d’autre part, la souffrance due au confinement (pauvreté, santé mentale, violence in-tra familiale, métiers pénibles durant la crise, burn out au travail…). Les effets secondaires du confinement sont désastreux socialement, économiquement et médicalement.

Nous en sommes convaincu·es, il faut rouvrir la culture pour la santé mentale des gens, pour faire culture politiquement, pour donner du travail et pour vivre une belle fête, avec de l’art, du sens et autrement.

FAIRE REVIVRE UN SECTEUR

Après plus d’un an d’arrêt, le secteur culturel est à bout de souffle. Des milliers de professionnel·les du secteur n’ont plus pu travailler et ont besoin de se remettre en mouvement. Organiser un festival, c’est redonner du travail à des centaines de personnes : tous·tes les technicien·nes qui font le montage et démontage des scènes, des structures, des décors, des raccordements d’électricité et d’eau, et des antennes pour le réseau téléphonique et internet.

Des dizaines d’associations locales et de fournisseur·euses de matériel en tous genres : du gobelet en plastique réutilisable aux plaques de roulage, des tentes pour les différents stands aux barrières Heras qui encerclent le site, des tickets boissons aux containers dans lesquels on les achète. Tous·tes les restaurateur·rices et artisan·es présent·es sur place, et les producteur·rices, brasseur·euses, commerçant·es locaux·ales, partenaires qui nous soutiennent avant, pendant et après l’évènement.

Nous avons l’occasion de redonner un peu d’air au secteur, saisissons-la !

ORGANISER UN GRAND ÉVÉNEMENT SANS PROPAGER LE VIRUS

Notre rôle est d’organiser un festival qui ne pose pas de problème du point de vue de la santé publique. Pour sortir de la crise, il faut arrêter la circulation du Covid-19.

D’un point de vue de la justice sociale, d’abord. Ceux et celles qui paient le prix le plus fort de la crise sanitaire sont les plus fragiles (au niveau de la santé) et les plus précaires (au niveau socio-économique) d’entre nous. La crise sanitaire (confinement et circulation du virus) a d’ailleurs accentué les inégalités et la pauvreté dans notre pays. Par ailleurs, les études sont claires, ce sont majoritairement les populations les plus précaires qui ont le plus de problèmes de santé.

D’un point de vue virologique, ensuite. Diminuer la circulation du virus a aussi pour objectif de diminuer au maximum le risque de mutation de celui-ci : au plus le virus circule, au plus la chance qu’une nouvelle souche se crée est importante. La mutation du virus peut amener de nouvelles souches soit plus contagieuses, soit plus résistantes aux vaccins actuels qui ont été conçus sur base d’une souche initiale différente. Personne n’a envie de repartir à zéro.

On ne peut donc pas rouvrir la culture sans un protocole qui empêche la circulation du virus. Dans les événements de masse, on ne peut pas laisser rentrer des gens qui sont positifs au Covid-19 côtoyer des personnes qui ne sont pas vacciné·es (par choix ou non choix).

Par ailleurs, être contaminé à un festival n’a pas de conséquence uniquement sur la personne contaminée. Nous ne sommes pas partisan·es « de la liberté d’être contaminé·e » puisque « cette liberté » aura automatiquement des conséquences sur d’autres personnes et sur nos infrastructures publiques de prise en charge de la santé et de la pandémie.

Le Covid Safe Ticket est un moyen de garantir ce cadre sanitaire safe.

Cependant, nous avons accepté le cadre sanitaire légal en vigueur lors de notre évènement (Covid Safe Ticket) pour cette édition mais à deux conditions :

  1. Qu’il soit temporaire. Le Covid Safe Ticket ne peut pas devenir la norme.
  2. Que les tests PCR soient gratuits pour les personnes qui n’ont pas eu l’occasion de se faire vacciner.

 DÉBATTRE ET RECONSTRUIRE LE MONDE DE DEMAIN

En effet, la gestion de crise a manqué de démocratie, de débats (jusque dans nos Parlements), d’échanges, d’éducation permanente, de prise en compte de toute une série de catégories de personnes invisibles aux yeux de l’État et de remontées de vécus du terrain vers le haut du pouvoir.

Le monde ne peut pas reprendre tel qu’il existait avant. La crise sanitaire a montré les limites d’une série de systèmes institutionnellement violents à remettre en cause. Pour cela, le mouvement social doit s’activer pour contraindre un changement de cap. Et il est urgent de le faire.

Avec Esperanzah!  nous voulons jouer pleinement notre rôle d’acteur·rice de transformations sociales pour notamment relocaliser l’économie, la finance et l’agriculture, refinancer les soins de santé, la sécurité sociale et les services publiques, activer un réel cap écologiste, notamment au niveau de l’énergie, pour faire face aux crises environnementales futures, combattre le sexisme et le racisme partout où ces systèmes continuent de prospérer… Bref, il s’agit d’actionner un nouveau printemps social et de ne laisser personne derrière.

Mais pour ça nous avons besoin de nous voir et d’échanger.

Donc nous organisons Esperanzah! 2021.